Conservateurs, hydrocarbures, silicone, tensio-actifs, produits de synthèse ... nombreux sont les ingrédients à être sacrifiés sur l'hôtel des valeurs qu'elles soient environnementales, personnelles ou écologiques.
Et si à l'instar des grands principes de philosophie on s’efforçait de faire thèse, anti-thèse et synthèse avant de conclure.
Si le secret résidait dans la cette fameuse balance bénéfices-risques si vertueuse dans le domaine de la santé.
Certes les conservateurs sont des additifs, certes ils agissent sur les bactéries potentiellement inoculées dans le produit lors de son utilisation mais qu'en est-il du risque d'une éventuelle contamination par des bactéries pathogènes en l'absence de conservateur ?
En fonction de leurs niveaux de virulence, les bactéries libèrent des toxiques pour les êtres vivants souvent, comme les bacilles gram positif, en dehors de la cellule bactérienne (exotoxine).
La plupart de ces toxines sont des centaines de milliers de fois plus toxiques que les plus dangereux poisons minéraux ou organiques (Arsenic, Strychnine, venins de serpents, etc.) obligeant l'organisme à mettre en jeu différent moyens de défense.
Non spécifiques d'abord (indépendantes de l'espèce bactérienne) puis des défenses spécifiques (dépendantes de l'espèce bactérienne infectante) avec tous les incertitudes liées à notre capacité immunitaire à les combattre.
Sommes-nous prêts à prendre le risque ?
Facilement reconnaissables par leurs suffixes -one ou -ane, ces ingrédients composés d'oxygène et de silicium (élément le plus abondant dans la croûte terrestre après l'oxygène), sont atoxiques pour la peau et ne présentent donc aucune dangerosité. D'ailleurs, les silicones sont couramment utilisés dans les implants corporels.
Alors, s'ils ne sont pas toxiques, pourquoi ont-ils aussi mauvaise presse ? Pourquoi ces ingrédients sont diabolisés au point d'être recherchés avec une attention de tous les instants sur le packaging de nos produits ?
Serait-ce justement parce que ces molécules sont inertes chimiquement, très stables et qu'elles mettent du temps à se désintégrer dans la nature ?
Si c'était le cas, on demanderait la composition de l'étui ou de l'emballage n'est-ce pas ? J'ai peine à imaginer qu'après avoir acheté un produit cosmétique à 70€ ou 100€, le consommateur la jette dans l'évier en arrivant.
Aurait-on fait un amalgame entre écologie et toxicologie, entre contenant et contenu ?
Dans la gestion des risques, il nous faut faire preuve de discernement et de pertinence, ne pas remplacer un risque potentiel par un risque certain, un risque futur par un risque imminent et ne pas courir après un risque zéro qui n'existe pas plus en cosmétique qu'ailleurs.